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À l'Episcène, lever de rideau pour des apprentis acteurs

L'école de théâtre F.A.S.T. d'Avignon a tenu son spectacle de fin d'année le 1er juin. Deux jours avant, les élèves faisaient leur dernière répétition. Visite des coulisses.

Dernier rendez-vous pour les élèves de l’école F.A.S.T. © Vincent GENY


« J'ai fini de manger mon flan, on peut y aller », lance, hilare, Fabrice Perret à sa quinzaine d'élèves. Au théâtre de l'Episcène à Avignon, ce mardi 31 mai, c'est répétition générale. « J'ai imprimé tous les textes », annonce avec son accent du sud Benjamin Delhomme, un étudiant dans la trentaine. « Et un mot doux aussi ? », rétorque le professeur avec facétie.

La salle d’une centaine de places est impeccable et climatisée. « Tout est réservé », annonce fièrement Fabrice. Dans deux jours, la petite troupe jouera son spectacle de fin d'année, essentiellement devant des proches.


Créée en 2016 par Fabrice Perret, l’école F.A.S.T. (Formation Actor's Studio et Théâtre) s’inspire des méthodes de l'Actor's Studio et de Stanislavski, utilisées par certains des plus grands noms du cinéma et du théâtre. Ouverts à toute personne de plus de 18 ans, les cours de théâtre s’adressent aux novices comme aux confirmés, pour 420 euros l’année, à raison de quelques heures par semaine. Les classes sont constituées d’une quinzaine de personnes.


Comédie et boulevard


Pendant près de trois heures, les comédiens en herbe vont se succéder sur la petite scène. Ici, pas de pièce créée, mais des épisodes de films ou de série, des sketchs ou encore du théâtre de boulevard. « C'est très compliqué de monter une pièce avec quatorze comédiens, explique Fabrice. Je préfère leur laisser choisir des morceaux qui leur tiennent à cœur afin qu'ils les travaillent à fond. » Anciennement comédien à Paris, il est venu à Avignon en 2014 pour créer son école. En parallèle, il a joué au OFF de 2014 à 2019 avec sa pièce Ne dites pas à ma femme que je suis marseillais.


Sur scène, les élèves s'éclatent. Les scènes sont essentiellement des comédies dans le genre « boulevard ». Le spectacle s’ouvre par quiproquo avec une femme courtisée par son directeur de théâtre. Elle tente de l'éviter en faisant croire que son frère est son mari, jusqu'à ce que celui-ci, traditionnellement en retard, arrive et l'embrasse à son tour. « Mais que vois-je? », lance Philippe, un brin guindé, suscitant l'hilarité générale. « Tu arrives trop tôt », s'amuse l'une des élèves.


Le festival comme Graal ultime


Si les élèves de l'école F.A.S.T. sont encore débutants, l'ombre du festival de théâtre plane. « Il n'y a évidemment aucune pression qui repose sur eux, l'essentiel est d'apprendre et de s'amuser, mais certains rêvent bien sûr de jouer sur les planches du OFF», explique le directeur.


Benjamin fait partie de ceux-là. Passionné par la comédie, il est inscrit à l'école depuis deux ans. Parmi les pièces qu'il présente, l'une est inspirée par la fin du film Avengers Endgame, lorsque Iron Man, décédé, laisse un message en holographique à sa fille. « Je suis fan de Robert Downey Jr., donc j'ai voulu jouer une de ses scènes. Finalement, je me suis inspiré de quelques lignes, puis j'ai créé le reste autour pour en faire le message de rupture d'un homme à son ex. »


L'apprenti comédien a fait des relations humaines, de couples ou d'amitié, le cœur de son travail. Avec une de ses amies, il a déjà écrit une petite pièce d'une vingtaine de minutes. « Fabrice m'a mis en lien avec des théâtres pour participer au OFF. J'attends encore des retours, je n'ai pas de refus clair. Mais si cela ne se fait pas cette année, on est bien décidé à tout faire pour jouer à l'édition 2023. »

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