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À Avignon, l’École des Nouvelles Images se fait une place sur scène

Dernière mise à jour : 13 juin 2022

Depuis 5 ans, l’École des Nouvelles Images forme ses élèves au cinéma d’animation et à l’image de synthèse. Déjà récompensé à plusieurs reprises, l’établissement a été nommé trois fois aux Oscars. Immersion au royaume de la 3D.

On passerait presqu’à côté sans la voir, la vitrine aux trophées, modestement plantée au bout du hall d’entrée. Et pourtant, ça brille. Digital Creation Genie Awards 2019, premier prix du public Fantastik Mac 2019, BAFTA du meilleur film étudiant Los Angeles 2019 et 2020… au total, plus d’une vingtaine de prix sont exposés.

Installée à Avignon depuis 2017 et rapidement reconnue dans le milieu du cinéma d’animation, l’École des Nouvelles images compte notamment trois nominations aux Oscars avec ses films Hors Piste, Grand Bassin et Wild Love, réalisés par ses élèves. « C’est une grande fierté », s’enthousiasme le directeur de l’école, Julien Paris. « Ici, on forme des étudiants à l’image de synthèse et aux métiers du cinéma d’animation 3D. Pendant cinq ans, nous abordons le côté académique des arts, du dessin et des structures avec un passage progressif vers les outils numériques », explique Julien Paris, en remontant ses lunettes sur son nez.



Avignon, terrain fertile


En début d’après-midi, les élèves affluent par petit groupe vers le bâtiment avant la reprise des cours. Sur les deux étages du bâtiment, environ 200 élèves sont répartis en cinq salles, selon leur année d’étude. Dans chacune d’elle, le silence est de mise, presque religieux. Les regards sont fixés sur les écrans, les casques vissés sur les oreilles alors que les mains s’agitent frénétiquement sur les souris. « Nous en sommes à l'étape cruciale de la formation, où l’on doit tout faire tout seul, explique Zohra Lecointre, un look punk branché avec piercing sur le nez et mèche blonde qui descend jusqu’au menton. Elle est en troisième année. On nous donne un thème puis nous nous débrouillons avec ça pour monter un projet. » Tout en se débattant sur son écran avec une araignée qui évite une balle de squash, la jeune artiste continue : « Ici, nous sommes dans un cadre professionnalisant. On a des clients comme Airbus ou le CHU d’Avignon qui nous font des commandes pour faire des vidéos thématiques. C’est un exercice formateur. »

« Depuis quelques années, dit Julien Paris, ce marché est en forte expansion et il n’y a pas assez d’étudiants bien formés sur notre territoire. »


S’il a choisi Avignon comme terrain de jeu, ce n'est pas un hasard. À la croisée de tous les arts, la cité des papes présente un aspect culturel et un terreau parfait pour s'épanouir. « Nous étions sensibles à l’idée de travailler dans une ville à taille humaine et qui pouvait proposer à nos étudiants ce fameux bassin culturel, témoigne-t-il. Énormément de choses se confrontent sur Avignon et ça me paraissait intéressant de profiter de cet aura pour y installer une école d’art. » L’influence du théâtre et du Festival d’Avignon n’est jamais très loin. Les deux institutions sont partenaires depuis 2017. Les élèves ont d’ores et déjà réalisé plusieurs films didactiques sur les métiers du spectacle vivant. En contrepartie, certains comédiens, metteurs en scène ou techniciens viennent apporter leur expérience aux élèves de l’école. « Le lien avec le théâtre est important parce que faire des films d’animation, c’est avoir des notions de mises en scènes, d’acting et de jeu, explique le directeur. C’est un privilège ce genre d’expérience. »



Concentration et ambition


Au deuxième étage de l’école, la concentration est maximale. Les élèves de cinquième année préparent leur projet de fin d’étude. Un film de six minutes qu’ils devront présenter devant un jury en fin d’année. « Il vaut mieux éviter de les déranger », chuchote Maud Dufour, l’assistante de direction. Elle a la cinquantaine passée, des boucles blondes platines pour cacher celles qui pourraient être grises et passe de salle en salle. C’est la maman de chacun des élèves, bienveillante. « C’est vrai que l’on a une grosse pression, avoue Sandra Gire avec un large sourire. À une semaine de la présentation de son film, elle est dans la dernière ligne droite de son cursus. Il nous reste beaucoup de travail et puis on a vraiment envie de bien faire les choses. » Elle aussi espère ajouter un autre trophée dans la vitrine du hall d’entrée.


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