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En Normandie, une troupe de théâtre se prépare pour le Festival d’Avignon

Répétitions intensives, galères logistiques, préparation physique… La compagnie normande du « Théâtre Bascule » est sur la dernière ligne droite avant de se produire au

Festival d'Avignon dans quelques semaines.


Margot Charon, comédienne, lors des répétitions du spectacle Infantia vendredi 27 mai 2022 à Préau-du-Perche, en Normandie. © Ludivine ANGÉ


« Nous allons reprendre depuis le début. Margot, c’est à toi », lance Stéphane Fortin, metteur en scène, à son équipe. Les pieds bien ancrés dans le sol, Margot lance quelques répliques. À côté d’elle, un arbre en fer forgé est recouvert de bandelettes de tissus colorés. Tout autour de cette scène improvisée, des rideaux bleus turquoises sont tirés.


Sous l'œil attentif de Julien Pulicani, le régisseur, Margot ne s'interrompt pas. Il s’allonge aux pieds de la comédienne et vérifie que les enceintes suspendues à l'arbre produisent les effets sonores attendus. « Elles seront recouvertes de tissus afin qu’on ne puisse pas les remarquer », explique le metteur en scène.



Ce vendredi 27 mai 2022, Margot répète pour le rôle d’Infantia, dans la pièce éponyme qui sera jouée cette année au Festival OFF d’Avignon, précisément au théâtre du Totem. Et à quelques semaines de l’événement, la troupe est sur la dernière ligne droite : les répétitions se multiplient et l'organisation du voyage est presque bouclée.


Du repos et beaucoup de répétitions pour la troupe


Habitué du Festival d’Avignon, Stéphane Fortin ne néglige rien. Son mot d’ordre : optimisation. « Nous devons être autonomes à tous les points de vue : répétitions, matériel, montage, démontage, publicité… Il ne faut pas y aller sans savoir où l'on met les pieds, au risque d’être dévoré », insiste-t-il, assis sur un coussin installé sur la scène.


Car l’occasion de présenter une pièce à Avignon est une véritable aubaine pour la troupe du Théâtre Bascule, originaire de Préau-du-Perche, village normand, à la recherche de diffuseurs pour ses nouveaux spectacles.


« Apparaitre dans la programmation est indispensable pour faire venir le public. Car au bout de huit jours, c’est plié. On sait, en fonction du nombre de spectateurs, si le spectacle vivra ou non », poursuit Stéphane Fortin. Et la concurrence est rude lors du OFF d’Avignon, pendant lequel plus de 1 500 spectacles sont présentés. Un stress supplémentaire pour le metteur en scène et son équipe.



Cette année, Margot, seul personnage de la pièce, jouera deux fois par jour, le matin et le soir. « Il faudra donc être reposée en amont », insiste la comédienne, qui loge, en ce moment, avec le reste de la troupe, dans une maison d'un village normand, louée à la municipalité. « Elle nous permet d’être au calme et à deux pas de notre lieu de répétition, la salle des fêtes de Préau-du-Perche », précise Margot.


Un budget limité


« D’ailleurs, il va falloir que l’on s’occupe du camion, qui doit transporter tout le matériel », intervient Béatrice Laisné, costumière et couturière, enfumée par la vapeur venant de son fer à repasser. C’est un sujet important pour la petite troupe qui va en effet devoir louer, en plus du camion, la salle de spectacle. « Nous disposons d’un budget limité de 30 000 €, pour l'organisation des représentations, mais aussi du logement, de la nourriture… totalement financé par la troupe », indique le metteur en scène.


Mais à l’heure actuelle, Margot est loin de penser à tout ça et tâche de se concentrer sur une intonation que lui demande de prendre Stéphane Fortin. Mais c’est difficile. Et la fatigue se fait sentir. « Tu n’as qu’à le dire directement que tu es trop fatiguée pour le faire, mais ne me dis pas que ce n’est pas possible. » Espérons qu’elle y parvienne le jour J.




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